Les gorges du Verdon, GR4 (2)
Le lever est difficile le quatrième jour. Nous sommes encore aux aurores et le froid nous convainct pour un petit déjeuner dans la salle de douche pour nous abriter un peu.
Nous grimpons dès nos premiers pas à travers le roc. Chaque mètre parcouru nous enclint à nous retourner, lever les yeux vers le paysage sublime. A l'est nous revoyons les plaines traversées, avec au loin les massifs de Gréoux-les-bains, et à l'horizon le Mont Ventoux. Au sud le lac Sainte-Croix, parcouru sur ses reflets émeraude par des lignes jaunâtres, le pollen nous a dit un passant hier.
L'obsession de toujours grimper, ces sensations qui vous grisent et vous portent encore plus haut. Je trouve toute la joie de marcher dans ces montées, et non dans le plat bétonné mettant mes pieds à l'épreuve, les descentes où chaque pas martyrise mes chevilles. Oui cette excitation du sommet me pousse à parcourir les derniers mètres.
Nous passons de 600 à 1200 mètres en une petite matinée. Nous prenons le temps d'admirer le paysage qui s'offre à nous.
La pluie raccourcit notre petite pause du midi. Nous ressemblons à des cosmonautes sous nos parkas. Nous croisons quantités de chenilles processionaires.
L'échéance du dîner au refuge de la Maline nous contraint de presser le pas vers La Palud. Le balisage le plus souvent généreux cette fois nous trompe, nous parcourons la distance annoncée à 45 min en 1h30 et à bon pas. Après une courte pause et un coup de téléphone au refuge nous réalisons qu'il nous reste 1h30 pour 8 kilomètres de route au bord des gorges pour arriver à notre destination avec notre repas chaud... et ce après une longue journée de marche et des sacs surchargés !
J'arriverai pour ma part juste à temps. 8 km de lacets de béton en 1h28 après 7h de marche, avec près de 16 kilos sur le dos. Quel dommage de n'avoir pu prendre le temps d'admirer ces gorges du haut ! Je me rattraperai le lendemain.
Le refuge est agréable, les gens de passage sympathiques. Je m'endors rapidement après avoir dégusté un Carthagène que nous proposait un vigneron en balade.